Voici un livre passionnant, écrit avec autant de réalisme que de poésie. Un
ouvrage pour apprendre, pour comprendre Ivry Gitlis ?
Il y partage avec humanité, dans notre espace-temps, l'amour des siens, du violon
, du public, et de ses rencontres dans notre pays qu'est le Monde.
, du public, et de ses rencontres dans notre pays qu'est le Monde.
"En Afrique du Sud, je
suis allé, un dimanche, à Johannesbourg. Ce jour-là, les mineurs noirs
sortent de leur camp, de leur prison, on leur donne la possibilité de
s'exprimer, de s'épancher pour un jour, soupape de sécurité.... Le
public vient regarder. Si on peut supporter d'être dans ce public, on
voit des hommes qui ne sont pas des ''professionnels'' qui ne sont ni
''danseurs'' ou ''musiciens'' , et c'est fantastique. C'est
extraordinaire ? Comme les Tziganes ? me dira-t-on. Il n'est pas un
violoniste au monde, parmi les plus grands, qui puisse se comparer à un
violoniste tzigane. Peut-être ne jouerait-il pas du Bach ou du Beethoven
dans le '' style '' mais c'est tout autre chose, une expression
corporelle, génitale, organique totale. Tels étaient ces danseurs et
musiciens qui n'avaient rien à envier à un Noureev ou Baryshnikov. Que
de génies perdus dans ces mines ! " Écrit-il en page 186.
-« Quand j’ai eu cinq
ans, on s’est cotisé pour m’acheter un violon. Depuis ce jour, le violon
fait partie de moi-même. »
Né à Haïfa, Ivry Gitlis se rend à Paris à l’âge de dix ans pour
commencer la carrière de soliste international la moins conformiste et
la plus libre qui soit. Premier prix du conservatoire à treize ans, il
étudie avec les plus grands violonistes en Belgique, à Londres puis aux
États-Unis. Sa participation au concours Marguerite Long-Jacques Thibaud
fut l’occasion d’une bataille mémorable entre le jury et le public qui
le soutenait.
Ce musicien hors normes, qui sera le premier artiste israélien à se
produire en URSS, ne connaît pas de frontières et est aussi heureux dans
le répertoire classique que dans le jazz ou la musique tzigane. En
1972, il fonde le festival de Vence, célèbre pour le caractère novateur
de sa programmation. Il donne toujours des concerts, et depuis une
trentaine d’années se produit souvent au Japon où il est adoré du
public.
.
L’Âme et la Corde est
l’autobiographie de cet artiste exceptionnel. Parue pour la première
fois en 1980, la version éditée aujourd’hui est augmentée du récit des
trente années qui viennent de s’écouler. Ivry Gitlis y raconte avec un
style inimitable ses relations à son instrument, la musique, le public. «
Il faut jouer comme si c’était pour vous une question de vie ou de
mort. » Paris, 2013
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